Paroisse de Nôtre Dame de l’Assomption et du Pommier

Construite sur les ruines d’anciennes murailles, cette église est située au centre de la vieille ville. De style gothique avec des ajouts de la renaissance et baroques. Il s’agit d’une construction avec des éléments qui vont du XV e au XVII e siècle. La sacristie fut érigée dans la première moitié du XVII e siècle sur l’enceinte médiévale. Le clocher baroque du XVII e siècle fut construit par Francisco de Ibero sur une maison-tour précédente.

Le sol de l’église a base de croix latine avec trois nefs à différentes hauteurs. On peut y admirer la voûte étoilée sous le chœur sur laquelle repose un arc en segment très richement décoré avec notamment une iconographie religieuse et héraldique variée. On retiendra notamment la représentation de la Trinité comme une figure à trois têtes qui se confondent et portant dans ses mains un triangle équilatéral. Selon certains spécialistes, il s’agit de l’unique représentation de ce type encore existante dans la péninsule ibérique, et sûrement l’une des rares toujours présentes en Europe.

L’église a deux accès de l’extérieur. L’accès principal est situé dans la rue Mayor. Ce parvis principal, dont la construction fut commandée en 1566, présente un aspect hybride entre le gothique et le style renaissance. Un grand arc décoré de caissons encadre le portail proprement dit divisé en deux parties par un meneau sur lequel est placé un entablement classique couronné par un fronton qui présente en son centre l’image de la Vierge de l’Assomption.

Le côté nord abrite la partie la plus ancienne de l’église avec un portail simple composé de trois archivoltes en forme d’arc en anse de panier qui rappelleraient le gothique flamboyant ou élisabéthain. C’est là que se trouve le premier blason de la Ville. Cette façade contient de nombreux éléments intéressants comme le portail déjà cité, la forme et le tracé de ses fenêtres et la crête qui la couronne.

Cette crête, en deux hauteurs, n’est pas ajourée et se compose de deux parties : d’une part, l’œuvre totalement gothique avec une décoration basée sur des cercles emplis de tracés flamboyants et, sur celle-ci une bande avec une décoration végétale schématique semblant nettement postérieure qui paraît répondre au souhait de surélever ces murs latéraux pour installer la toiture en bâtière.

La façade Sud attire les regards avec les quatre énormes fenêtres (dont l’une n’est pas visible) percées au début du XX e siècle et la crête avec une décoration ajourée typique du gothique final. Il faut aussi souligner le fragment d’archivolte situé dans la partie inférieure de l’extrémité la plus occidentale de cette façade – utilisé comme matériau de construction – et qui peut appartenir à l’église d’origine. On retiendra aussi le graffiti de la forme architecturale grandeur nature – situé sous l’une des fenêtres citées – gravé dans la pierre et qui reproduit des éléments de la crête et un étage de la corniche du clocher.

La muraille entoure de près l’église par sa partie Est, et on remarquera le Chemin de Ronde qui traverse les appuis et est parfaitement intégré dans l’architecture de l’église. On soulignera la robustesse et le caractère défensif de la tête de l’église.

Aux XIX e et XX e siècles se produisirent de grandes transformations comme le remplacement du retable renaissance en bois exécuté par Joanes de Iriarte – qui avait lui-même remplacé un autre retable gothique construit en albâtre anglaise – par un autre de style néoclassique. Des fragments des retables remplacés sont conservés dans la sacristie. Cette sacristie renferme aussi de délicats vêtements, dont certains furent utilisés lors du mariage entre l’Infante Marie Thérèse d’Autriche, fille de Philippe IV, avec le roi de France Louis XIV. On y trouve notamment les chasubles, les capes et les tiares bordées de soie et richement décorées de motifs d’inspiration orientale.